vendredi 12 novembre 2010
Déserts (extrait 2)
Contrairement à la maison de Caiscais, cela reste un lieu sans habitudes.
Pour accroître encore cette sensation, elle va rouler chaque dimanche à l’extérieur de la ville. Elle s’éloigne de l’Est. Elle avance avec son vélo au milieu des collines artificielles créées au moment où Berlin était, véritablement, un désert.
Ce jour-là, elle est dans la forêt de Grunewald. Dans ce parc étrange, gigantesque, où se profile à l’horizon, juchée en haut de Teufelsberg, une tour blanche, surmonté d’un dôme. De loin, on pourrait penser que la toile de celui-ci s’est déchirée à plusieurs endroits. On dit que c’était un poste d’observation, espion et tout le flonflon. Sous la colline, il y a 400 000 bâtiments.
12 millions de mètres carré de gravats.
dimanche 7 novembre 2010
Déserts (extrait 1)
D’autres personnes viennent parfois peupler l’appartement, ils restent quelques jours, des matelas dans le couloir, un surplus de provisions dans le réfrigérateur, puis repartent.
C’est comme si l’espace habitable pouvait s’étendre à l’infini, se transformer, grossir comme un ventre puis soudain se vider. Elle parvient quelquefois à marcher dans les pièces et à seulement entendre ses propres pieds sur le plancher. Cela va de même à l’extérieur.
À Berlin, le « nous » devient très vite un « je », à un coin de rue. Pour revenir à la communauté à un autre.
mardi 2 novembre 2010
Allons nous baigner I
Allons nous baigner II
On commence à écrire ce qu’on vit lorsqu’on sent que ça va finir très bientôt, on sent la fin. Est-ce que c’est ça ?
Si tu ne l’as pas écrit c’est presque foutu au bout d’un moment, tu inventeras les choses. Le reste échappe. Se rappeler de tout ce qui est parti, tout ce qui a coulé, par vagues, par grandes flambées. Tout ce qui a brûlé. Ce qu’il reste je l’ai gardé c’est ce bout de papier. Je me souviens avoir voulu le garder, je me souviens que toi tu avais tenu à ne pas le garder. Toi tu voulais toujours brûler. Tout.
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